Des responsables de la Coalition nationale de Libération de la Papouasie occidentale (WPNCL) ont déposé une demande d'adhésion au GFLM, hier (30/01/2013) au secrétariat du GFLM à Port Vila, Vanuatu.
Collectif Solidarité Kanaky West Papua - Crédit photo : Ariel Tutugoro |
M. Peter Forau, directeur général, a reçu la demande au nom du Président du GFLM. Il a déclaré que celle-ci sera transmise, selon la procédure, à l'actuel président du GFL, l’honorable Frank Banimarama, Premier Ministre de la République des Îles Fidji. Il a ajouté que son rôle se limitait à celui de facilitateur, et qu’il n’avait donc pas de pouvoir de décision sur la question. Ce seront les dirigeants du GFLM et son président qui décideront de la question. Il a ensuite souhaité beaucoup de succès au WPNCL dans sa poursuite de l'adhésion.
Le Dr. John Ondawame, vice-président du WPNCL, a remercié le directeur général et le personnel pour avoir rendu la déposition de la demande d’adhésion possible. Il a déclaré qu'il s'agissait d'une occasion historique qui marque aussi le début de nos efforts concertés de cette année pour faire avancer la cause. Nous espérons que cette démarche encouragera l'Indonésie à prendre les mesures nécessaires pour résoudre le problème. Il est également naturel pour nous de chercher à devenir membre du GFLM puisque nous faisons partie intégrante de la famille mélanésienne. Pendant des années, nos efforts pour saisir l’ONU une nouvelle fois sur notre problématique, avaient été entravés par le manque de soutien officiel des États indépendants en Mélanésie.
M. Andy Ayamiseba, Chef de la Mission du WPNCL au Vanuatu a ajouté que l’adhésion serait une confirmation de notre identité en tant que peuple mélanésien. Nous ne pouvons pas priver nos générations futures de ce fait.
Mme Bernarda Edoway Douw, la déléguée représentant la voix des femmes, a lancé un appel de compassion pour les femmes de Papouasie occidentale, les mères et les enfants qui selon elle, avaient souffert de longues années de silence. Les femmes papoues sont victimes de discrimination sur le marché, dans le secteur de l’emploi et aussi en ce qui concerne les possibilités d'éducation. L’accession en tant que membre du GFL redresserait le statut de la Papouasie occidentale et en particulier celui des femmes papoues.
M. Amatus Douw, s'exprimant au nom des étudiants et de la jeunesse, a mis en évidence la véritable marginalisation que subit le peuple papou en Papouasie occidentale. Il a déclaré que le déclin de la population papoue était le résultat d’une politique intentionnelle et préméditée de la part du Gouvernement indonésien.
M. Barak T. Sope Maautamate a apporté des précisions sur quelques faits historiques concernant la création du GFLM. Celui-ci avait été créé à l'époque où il y avait une résistance sanglante en Kanaky et nos efforts pour résoudre le problème n’avaient pas reçu de réponse favorable de la part de nombreux gouvernements. Pour les pays mélanésiens il s'agit d'un problème sérieux. Pour que les membres puissent parvenir à une solution, la seule manière de procéder est d'en discuter ensemble pour ensuite décider de la meilleure voie à suivre. Il a rappelé que les anciennes Nouvelles-Hébrides avaient dû demander le soutien d'un autre État Mélanésien indépendant, en l’occurrence les Îles Fidji, pour soutenir leurs efforts au Comité de la décolonisation de l'ONU.
Selon M. Sope, nous avons aujourd’hui plus de pays mélanésiens indépendants qui peuvent faire encore plus pour la Papouasie occidentale. M. Barak Sope T. Maautamate a ajouté que le Comité de la décolonisation de l'ONU avait justement été créé pour les luttes pour l’indépendance. Les pays qui sont membres du Comité de décolonisation se trouvent dans ce comité parce qu'ils soutiennent l'autodétermination et l'indépendance des peuples colonisés ou occupés. Si un État membre est d’un avis contraire par rapport à ces objectifs, il doit être dans le mauvais Comité, a dit M. Sope.
M. Rex Rumakiek, Secrétaire général du WPNCL, a déclaré qu’une adhésion éventuelle à cette institution sous-régionale imposait de lourdes responsabilités et que le WPNCL en était parfaitement conscient. Bien qu’il ne serait pas au même niveau que les gouvernements, si l’opportunité lui était donnée, le WPNCL ferait de son mieux pour assumer les mêmes responsabilités de concert avec les autres membres dans leur lutte commune pour protéger la Mélanésie contre les menaces externes telles que le terrorisme, le commerce illicite, le déséquilibre socio-écologique et celui de la diversité biologique, la domination économique et les pratiques commerciales déloyales.
Janvier 2013,
Magalie TINGAL
Port-Vila - Vanuatu