Le
Bureau Politique du FLNKS
Tamoa le 24 avril 2012
Objet :
réponses a Magalie TINGAL
Victor Tutugoro representant du FLNKS pour les questions du GFLM lors de la levee du drapeau et de l'hymne a l'ouverture du sommet special des leaders du GFLM - Vodafone Arena - Suva - Fiji Islands, mars 2012. Credit photo MINFO PACIFIKANAKYNEWS.
Le
FLNKS est –il prêt à recevoir Mr Bainimarama en juillet prochain ?
L’ADN
en son paragraphe 3.2.1 indique que « le cheminement vers l’émancipation
sera porté à la connaissance de l’ONU. »
Sur
cette base, le FLNKS a demandé au GFLM il y a trois ans d’être son relais
auprès des instances de l’ONU – comité des 24 / 4ème commission
- compte tenu de sa propre irrégularité
à l’en informer régulièrement d’une part, et la volonté de ne pas laisser le
seul soin au gouvernement français de s’en charger d’autre part.
Une
première visite ministérielle a déjà eu lieu en 2010 conduite par Mr Edward
NATAPEI, alors 1er Ministre de Vanuatu et Chairman en titre de
l’organisation à ce moment là.
Ces
visites ont pour but de se rendre compte sur place, de visu, de l’avancée de la
mise en œuvre de l’ADN pour que l’organisation fasse ensuite un rapport d’étape
auprès des instances de l’ONU.
Le
FLNKS est- il prêt à recevoir Mr Bainimarama ? L’organisation est
souveraine dans ses décisions pour décider de qui le représente ! Le
fonctionnement de l’organisation veut que celui qui est son chairman en titre
le représente sur la scène régionale et internationale. Le FLNKS trouve normal
que le premier responsable de l’organisation conduise la délégation.
Est-ce
qu’il y a une opposition à cette visite ?
Deux
organisations politiques se sont exprimées pour s’opposer à cette visite ;
il s’agit de « Calédonie Ensemble »
de l’ancien président du gouvernement de NC et du « LMD » de l’ancien
sénateur de NC auprès du Sénat Français.
Mais ils sont bien loin de représenter
la majorité en Kanaky/NC. Il n’y a pas d’autres échos pour le moment.
La
situation politique à Fidji est la raison essentielle mise en avant par ces
partis.
Pour
le FLNKS, la république de Fiji est dans un processus de construction de la
démocratie devant aboutir en 2014 à des élections générales rétablissant ainsi
une gouvernance qui tienne véritablement
compte des intérêts des deux principales
communautés, ce qui est beaucoup moins connu ! Parce que tout le monde a
en tête les vives critiques de l’Australie et de la Nouvelle Zélande
à l’encontre du pouvoir fidjien sur ce qu’ils ont appelés « les manquements graves à la
démocratie » …
Est-ce
que le FLNKS outrepasse ses droits ?
Les
droits du FLNKS sont d’abord ceux d’une organisation politique qui poursuit ses
objectifs ou qui milite pour l’aboutissement de ses objectifs dans le cadre règlementaire
que lui donne actuellement le droit français.
Le
FLNKS est aussi le représentant du Peuple kanak, peuple autochtone de cette
terre de Kanaky, colonisée par la France et qui a subi une très forte colonisation
de peuplement au point de le rendre minoritaire sur sa propre terre.
Poursuivre
dans ces conditions un combat pour son indépendance et son émancipation, c’est
bien entendu sortir du cadre juridique instaurée par la puissance de tutelle.
Mais
porter cette accusation à l’encontre du FLNKS, c’est lui accorder les droits de
souveraineté que détient encore l’Etat français ici, notamment sur la délivrance des visas.
Le
sommet du GFLM de Suva a souhaité que son chairman conduise la prochaine visite
ministérielle, et le FLNKS en parlera aux autorités compétentes qui en
décideront.
Dans
cette optique, nous avons demandé des rencontres, tant auprès de l’Etat que du
gouvernement de la NC ou de l’autre signataire local. Nous serons reçus
d’ailleurs en fin de semaine par le représentant local de l’Etat, Mr DUPUY.
Je
rappelle en outre que la délégation du FLNKS que je conduisais au récent Sommet
de Suva a rencontré à ce sujet Mr MONTAGNIER, ambassadeur de France à Suva pour
la région.
Je
rappelle également que la France n’a jamais rompu ses relations diplomatiques
avec Fidji depuis que Mr Bainimarama est au pouvoir, même au plus fort de
la tension avec les puissances régionales, notamment de l’Australie et la Nouvelle Zélande!
Par
ailleurs, les USA ont repris les relations avec Fiji par le biais de Mme Clinton
elle-même ainsi que d’autres puissances de la région.
Je
pense qu’il faut replacer les choses dans leur contexte et dans le respect de
l’exercice des compétences ! Mieux cela vaudra pour la bonne gouvernance
dans le pacifique !
Demande
au quai d’Orsay de stopper ; les préparatifs ?
Aujourd’hui,
nous préparons normalement la visite qui est prévue pour la 1ère
semaine de juillet.
Comme
je l’ai indiqué, nous avons déjà rencontré l’ambassadeur de France à Suva qui a
déjà contacté le Quai d’Orsay à Paris.
Comme
je l’ai indiqué plus haut, je note que la France n’a jamais rompu ses relations
diplomatiques avec FIDJI.
J’ai
rencontré également en fin de semaine dernière Mme Sommers, Consule d’Australie
en NC pour lui informer de ces différentes perspectives avec le GFLM.
Des
échanges commerciaux et économiques se font entre Fidji et les pays de la
région, y compris la NC, y compris l’Australie et la NZ ! Plus de 80 % des
touristes à Fiji sont tout de même des australiens !
Le
FLNKS attendra que les autorités compétentes prennent leur décision d’accorder
ou non l’entrée du chairman du GFLM et avisera le cas échéant.
Est-ce
que cette visite provoquerait des problèmes ici en NC ?
Les
autorités compétentes de NC – Etat/gouvernement de la NC- prendront leur décision.
Le FLNKS a décidé de rencontrer ces différentes autorités pour leur expliquer
la démarche, comme cela avait déjà été fait en 2010, afin qu’ils prennent leur
décisions en ayant toutes les informations.
Derrière
cette démarche se profile également la perspective de faire en sorte que cette
visite ne pose pas de problème comme en 2010, qu’il n’y ait pas de problème
liés à la présence du chairman du MSG.
S’il
devait y avoir problème, on sait d’où cela viendrait !
Est-ce
que cela remettrait en cause le calendrier 2013 et la présidence du GFLM par le
FLNKS ?
Il
ne faut pas perdre de vue que la NC établit aujourd’hui de plus en plus d’échanges
culturels, commerciaux avec les pays de la Mélanésie : au Vanuatu, Fiji,…
La
NC abrite par ailleurs des compétences techniques qui font envie et qui
pourraient être mis à disposition du développement durable dans la région.
L’un
des enjeux de la démarche de rencontre voulue par le FLNKS avec les différentes
autorités locales est de leur communiquer le calendrier prévu pour 2013. Le
FLNKS voudrait que ce soit le pays en entier qui accueille la délégation du
GFLM, que les non kanaks dans leur grande majorité ici cessent de vivre sur la
peur des mélanésiens de la région mais qu’ils les appréhendent comme de
véritables partenaire dans la perspective du « pacific way » à
construire pour nos générations futures.
En
tout cas, le calendrier 2013 prévu sera tenu et le FLNKS s’y emploiera.
Olé
Victor
TUTUGÖRÔ